Mais les homards du Titanic, eux, sont encore vivants !

Mais les homards du Titanic, eux, sont encore vivants !

Cette création pluridisciplinaire, musicale et performative explore le phénomène de répétition de l’histoire et l’apathie humaine face à un monde en déclin, en s’inspirant librement du mythe afrofuturiste empouvoirant de Drexciya.

Le spectacle convoque les esprits d’un peuple sous-marin né des femmes africaines jetées à la mer ou qui s’y sont jetées pendant la traite transatlantique. Dans ces abysses mythiques, la douleur devient puissance, la perte se mue en renaissance.

Un looper, une contrebasse, une harpe, un violon, des instruments classiques qui tirent sur les cordes, à l’image d’un monde en plein naufrage.

La musique sature, les voix s’élèvent, les corps résistent. Trois artistes tordent l’histoire, recousent les blessures et convoquent une utopie afrofuturiste pour sauver le monde – Cirque, mémoire, chaos: un rituel pour briser l’apathie.

Note d’intention

James Baldwin lors d’une interview se disait horrifié par l’apathie générale et la mort du coeur dont il était témoin dans son pays. Cette phrase résonne en moi plus fort que jamais depuis mes voyages en Palestine et au Liban. L’humain reproduit encore et encore les mêmes horreurs. Le monde est en feu, il bout. Les guerres sont une réalité pour beaucoup d’humains, moins tangible ici pour les plus privilégié·e·s d’entre nous. Pourtant tout est lié de très près à notre style de vie et notre confort, construit sur le profit de colonies, l’exploitation et la suprématie blanche.

L’apathie générale me fait peur, le je-m’en-foutisme latent me désespère et surtout, la répétition des mêmes horreurs m’interpelle. Tout est lié. Tout est en lien. Nous sommes pris dans un cercle peu vertueux. Une boucle infernale, un loop sans fin. Cette création est une exploration du syndrome de l’apathie face au chaos du monde qui ne fait que se répéter éternellement et comment on navigue à travers tout ça en tant qu’humains.

Je me sens comme les violonistes sur le Titanic en perdition qui jouent les dernières notes, jusqu’au dernier souffle, alors que le bateau coule. Impuissante face à notre civilisation en déclin qui semble incapable de redresser la barre pour un autre lendemain. A quoi bon? Jouons du violon!

Mon seul soulagement est de savoir que les homards du Titanic, eux sont encore vivants. Peut-être nagent-ils avec les sirènes de Drexciya et que l’afrofuturisme nous sauvera?

Estelle Samira Borel

Distribution

Mise en scène: Estelle Samira Borel

Interprètes: Antonio Raspanti, Estelle Samira Borel & Makeda Monnet.

Composition originale & collaboration artistique: Makeda Monnet & Antonio Raspanti

Regard Extérieur: Zorybel Garcia

Dramaturgie: Noemi Michel

Collaborations artistiques: Thierry Epiney, Bast Hippocrate

Création sonore & régie son: Rachel Morand

Création lumières: Myriam Adjallé

Régie plateau et générale: Bastien Alvarez

Costumes: Merendys Martine

Scénographie: Sherazade Dermé assistée par Floriane Benetti

Administration: Laura Perez Suarez

Conception fil roulant: Yohan Ruchet

Ingénierie fil roulant: Hervé Cherblanc

Construction fil roulant: Romain Giard

Partenaires

SPOT Sion

Zirkusquartier Zürich

Les Subsistances Lyon

Théâtre Les Alambics